Activité physique, une nécessité

La peur, la douleur, l’essoufflement, le handicap séquellaire, la fatigue… les personnes vivant avec une maladie cardiovasculaire ont de multiples raisons d’être de plus en plus sédentaires. Une réduction d’activité physique qui loin d’apporter une solution, aggrave la maladie. Les conseiller et les guider vers la reprise progressive d’une activité adaptée dans le cadre d’un programme d’éducation thérapeutique, favorise l’inversion du processus morbide.

Briser le cercle vicieux de la sédentarité

L’artérite qui tétanise les mollets réduit de jour en jour le périmètre de marche, l’angoissante douleur qui étreint la poitrine dans la montée d’escalier fait craindre l’accident, les séquelles d’AVC qui rendent tout déplacement laborieux, le souffle court et les jambes gonflées d’œdème de l’insuffisance cardiaque, la fatigue… les MCV tendent à réduire le périmètre d’action et installer la sédentarité. Tous ces facteurs génèrent la désocialisation et accélèrent la survenue de complications.
Contrairement à ce que l’on a longtemps cru, l’activité physique n’est pas néfaste pour le cœur fatigué. Un entrainement régulier et adapté favorise l’oxygénation de tous les muscles, y compris du muscle cardiaque (la baisse de la fréquence cardiaque améliore la perfusion par les artères coronaires).

Briser le cercle vicieux est possible mais nécessite une prise en charge globale, médico-psychologique et éducative, avec mise en œuvre d’un programme de ré-entrainement à l’effort adapté aux capacités de chacun et sous surveillance de la fréquence cardiaque. Cette reprise d’activité physique n’est pas une option, c’est la garantie d’une vie meilleure à tous points de vue : physique, psychologique et sociale.

Réadaptation douce et progressive

Comme pour l’alimentation, on vise un changement de comportement durable. Alors, il faut prendre le temps de l’installer. Des objectifs trop ambitieux et trop rapides peuvent être contre-productifs, voire dangereux, et conduire au découragement, voire au renoncement. Tenir compte du contexte du patient, de son entourage est aussi une clé de réussite.
La progression dans la difficulté se négocie entre le patient et les soignants qui l’accompagnent. Au début, il s’agit parfois juste d’un programme de remobilisation guidée par un kinésithérapeute. Ré-apprendre à marcher 50, puis 100 mètres, se ré-approprier les escaliers…
Inutile de brusquer. Chaque progrès même minime, sera un levier pour poursuivre les efforts, car chaque victoire renforce l’estime de soi et la confiance en la possibilité d’une vie plus agréable.

Reprise d’une activité physique quotidienne

Au delà du programme de ré-entrainement, les porteurs de maladies cardiovasculaires auront besoin de conseils et d’informations pour trouver eux-mêmes la façon de prolonger une vie active au quotidien. L’activité physique adaptée doit être une source de plaisir, c’est pourquoi chacun doit trouver celui qui lui va.
Souvent les médecins recommandent la natation, et cela se comprend, c’est une activité en « apesanteur » qui permet un travail sans contrainte des articulations, c’est pourquoi elle est très utilisée en rééducation. Mais, une personne qui a horreur de l’eau, ne se supporte pas en maillot de bain, déteste l’ambiance des piscines ou vit dans des conditions socio-professionnelles qui en rendent la fréquentation difficile, ne suivra pas cette recommandation.
Heureusement, de la marche à pied à la danse, du football aux arts martiaux, du jogging à la gymnastique en salle, de la pratique solitaire aux pratiques collectives, les options ne manquent pas et chacun peut trouver ce qui lui va.

« Je fais tous les jours entre 45 minutes et une heure de marche ; c’est devenu un plaisir. Si je ne le fais pas, je ressens maintenant un manque… Je fais aussi du ski alpin…  »

Jean, 78 ans, vit avec une insuffisance cardiaque depuis 6 ans 

Des règles d’hygiène de vie simple : marcher plutôt que de prendre sa voiture, utiliser les escaliers plutôt que l’ascenseur, décider de prendre un chien auquel les promenades du matin et du soir ne pourront être refusées…

« J’ai une activité physique régulière depuis longtemps, ce qui fait que mon état s’est quand même pas mal amélioré par rapport à il y a 20 ans. »

Jean, 69 ans, vit avec une insuffisance cardiaque depuis 20 ans 

Par ailleurs, mener une vie active aide à garder un poids de forme et à arrêter de fumer.