Garder le plaisir de manger

C’est en grande partie dans l’assiette que se passe la prévention des maladies cardiovasculaires et de leurs complications. Mais attention, pour pouvoir respecter sur le long terme les règles d’une bonne alimentation, manger doit rester un plaisir.

Bien se nourrir s’apprend

Varier son alimentation en privilégiant les fruits et les légumes, manger à sa faim, sans plus, limiter les quantités de sel, de sucre rapides, de gras, garder le plaisir de manger et de partager ses repas, sont les piliers de l’équilibre alimentaire.
Il s’agit de se nourrir avec bon sens : boire plus d’eau que de sodas et manger plus de fruits que de pâte à tartiner chocolat-noisette. La société de consommation et son abondance de plats cuisinés trop salés, trop gras, trop sucrés nous a fait perdre ces repères.
Apprendre la valeur nutritive des aliments, apprendre à les cuisiner, à équilibrer les repas… peut paraître fastidieux parce qu’on ne l’a pas appris dans l’enfance, comme on apprend à lire ou à faire du vélo. Mais une fois les enseignements acquis et les habitudes prises, manger redevient un plaisir individuel et partagé.

Dans cette optique on peut envisager dans les programmes d’éducation thérapeutique des animations aussi variées que des ateliers de cuisine, des ateliers diététiques sous forme de jeux, des ateliers sur « comment faire son marché ? » ou encore des groupes d’échanges de « trucs » entre pairs. Tout est imaginable pour atteindre sans s’ennuyer et avec efficacité les objectifs fixés.

Enseigner les grands principes diététiques 

Pour corriger les excès d’apports en sel, sucres rapides, mauvaises graisses, les patients doivent être capables d’en comprendre les effets nocifs et de les identifier dans les aliments.

Transmettre des savoirs qui motivent 

Pour manger mieux, il faut comprendre par quoi et comment remplacer ce que l’on mangeait auparavant, il faut que ces nouvelles denrées soient facilement accessibles matériellement et financièrement et il faut que ce qui est proposé en substitution soit suffisamment bon pour motiver la personne malade et souvent aussi sa famille.

« Je prends plaisir à faire la cuisine. Je cherche des combines pour pouvoir faire des plats agréables, bien qu’il n’y ait pas de sel dedans. Comment ? Tout simplement en mettant des épices, des aromates… J’arrive à faire de la cuisine agréable et plutôt sympathique. En plus ça m’occupe et ça me distrait… on peut vivre cette situation de façon positive. »

Jean, 78 ans, vit avec une insuffisance cardiaque.

Accompagner et soutenir les changements de comportement

Les activités collectives ne remplacent pas une (ou plusieurs) consultation(s) de nutrition, destinées à rechercher les erreurs diététiques et à conseiller individuellement les malades pour leur proposer des mesures simples et personnalisées adaptées à leur contexte en vue d’une alimentation équilibrée et diversifiée.

 La bataille se gagne d’abord dans la tête

Les programmes d’éducation thérapeutique fonctionnent très bien avec des gens motivés mais pour être motivé, il faut croire en sa capacité à changer et à retrouver un sens à sa vie avec la maladie.
Il faut avoir intégré le diagnostic et dépassé le stade du découragement.
Il est parfois indispensable de mettre des mots sur les maux, prendre le temps d’écouter son patient, pour déconstruire des schémas de pensée erronés qui empêche les changements de comportements.

Le cas particulier des régimes stricts

Il arrive, en cas d’insuffisance cardiaque ou d’hypercholestérolémie importante par exemple, qu’un régime strict, sans sel ou sans graisses soit recommandé. Dans ce cas, il est toujours possible de trouver des astuces pour substituer ces aliments : épicer la cuisine, ajouter des herbes aromatiques, remplacer l’huile par du yaourt dans les vinaigrettes …

Enfin, bien vivre c’est bien manger et bouger !