Annoncer une maladie cardiovasculaire 

Les soignants ne sont pas formés à l’annonce du diagnostic. Elle est pourtant la porte d’entrée vers l’acceptation de la maladie et le désir de prise en charge du malade par lui-même. A ce moment là, le patient peut plonger dans un désespoir profond ou au contraire, entrevoir un avenir.
L’annonce d’une maladie cardio vasculaire doit donc, comme pour toute maladie chronique, être prudente et adaptée.

« L’annonce de la maladie qui me tombait dessus m’a été faite assez brutalement. J’étais à la clinique suite à un infarctus qui n’avait pas été diagnostiqué et le cardiologue m’a annoncé les séquelles et les conséquences de cet infarctus qui n’avait pas été soigné à temps… Ce qu’il m’a été annoncé c’est que j’étais dans un état très grave et qu’il y avait des risques que cela se termine mal. Cela a été le premier choc. Ensuite j’ai eu une intervention et après on m’a annoncé les séquelles, c’est à dire une insuffisance cardiaque. »

Jean, 69 ans, vit avec une insuffisance cardiaque depuis 20 ans.

Le délicat moment de l’annonce

L’annonce du diagnostic s’apprend, car la position du soignant est délicate. Comment trouver la bonne attitude et les mots justes face à une personne inconnue et vulnérable.

Même parmi les soignants, les préjugés ont la vie dure « on fume faute de volonté », « on a du cholestérol parce qu’on mange trop » et « de la tension parce qu’on ne se bouge pas ». On ne le dit plus comme ça bien sûr. Mais, la communication, c’est 30% de verbal et 70% qui ne passe pas par les mots mais par les gestes et les expressions. Les jugements négatifs, s’ils sont perçus par le malade, peuvent engendrer un rejet de la prise en charge. Il faut prendre le temps de créer un climat de confiance, choisir ses mots et laisser le patient exprimer ce qu’il ressent, l’écouter avec bienveillance.
Puis, le laisser « digérer » l’annonce de la maladie et de ses complications à venir en l’absence de prise en charge thérapeutique, lui proposer d’en reparler plus tard et ouvrir une fenêtre sur l’espoir porté par cette prise en charge.

La loi du 4 mars 2002, donne droit à toute personne d’être informée sur son état de santé par les professionnels de santé afin de lui permettre de prendre en connaissance de cause les décisions qui le concerne à propos des différents examens, traitements ou interventions chirurgicales qu’on lui propose.

En 2012, l’HAS juge nécessaire d’émettre des recommandations à propos de La délivrance à la personne de l’information sur son état de santé : La délivrance de l’information requiert du tact, du temps et de la disponibilité, ainsi qu’un environnement adapté. Elle s’inscrit dans un climat relationnel alliant écoute et prise en compte des attentes de la personne. Il est souvent nécessaire de délivrer l’information de façon progressive et en plusieurs fois. Elle est réitérée à chaque fois que cela est nécessaire et elle est régulièrement actualisée.